Entrepreneuriat et Premières Nations

Atelier avec Fabienne Elliott et Eveline Ferland

Vous aimeriez mieux connaître les communautés des Premières Nations, leur faire une place dans votre projet, mais ne savez pas par où commencer? Le 13 avril dernier, nous avons eu le bonheur de recevoir Fabienne Elliott, enseignante en administration à l’Institution Kiuna, et Eveline Ferland, cofondatrice de la coop Nitaskinan, afin de nous entretenir sur la réalité de l’entrepreneuriat autochtone, en abordant autant les idées préconçues qui circulent encore au sujet des communautés autochtones, qu’ en soulignant des pistes de collaboration possibles afin d’inclure ces communautés dans vos projets.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir… sans jamais le demander!

Il existe 11 nations autochtones au Québec et chacune de ces nations possède également sa langue. D’ailleurs, vous serez peut-être surpris d’apprendre que plusieurs d’entre elles sont encore parlées et enseignées, alors que d’autres vivent une revitalisation au Québec. Certains jeunes autochtones sur le territoire québécois effectuent même leur cursus scolaire à l’école primaire dans leur langue maternelle, et d’autres ont la chance de le poursuivre jusqu’au milieu du secondaire. Malgré le dynamisme de certaines communautés, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont donc pas toutes parlées et enseignées de façon égale.

Malheureusement, dans notre système scolaire, les deux seules langues étant reconnues par le ministère de l’Éducation du Québec sont le français et l’anglais. L’obstacle de la langue est donc bien présent pour ces jeunes qui ont effectué la majeure partie de leur cursus scolaire dans leur langue maternelle jusqu’en deuxième ou troisième secondaire et qui, à la fin de cette étape, sont appelés à effectuer leur examen de français final du ministère de l’Éducation. Cela est un non sens à bien des égards, mentionne Fabienne Elliott, et c’est un obstacle immense à la diplomation. La situation se poursuit au collégial, où seules les langues officielles du Canada sont reconnues. À l’Institution Kiuna, le seul établissement collégial par et pour les Premières Nations au Québec, les cours de langue seconde sont dans la langue traditionnelle de l’étudiant autochtone. 

La Loi sur les Indiens: pour mieux comprendre la réalité autochtone au Québec

Croyez-le ou non, elle existe encore! Cette loi régit la vie des autochtones sur de nombreux aspects de leur quotidien. Lorsque l’on parle de racisme systémique, selon Fabienne Elliott, c’est ce que cela veut dire: une partie de la population vit selon une Loi qui ne régit pas la majorité des Canadiens. En d’autres termes, les conditions de vie d’un groupe ciblé sont différentes en raison de son origine ethnoculturelle. Cette Loi a notamment eu des impacts sur le statut des femmes autochtones notamment, puisque si une femme épousait un homme blanc, elle perdait automatiquement son statut d’autochtone. Elle ne pouvait donc pas transmettre son patrimoine culturel.

En bref, la loi sur les indiens maintient ces communautés dans une position de mineurs puisqu’elle gère plusieurs aspects de leur vie. Cette loi est un frein majeur à l’élan entrepreneurial : par exemple, les biens sont insaisissables dans les communautés autochtones et ainsi, une institution financière refusera de prêter des fonds à un entrepreneur autochtone, car elle ne peut obtenir de garanties sur ce prêt. Cette situation prévaut aussi pour les compagnies d’assurance où tous les codes postaux de communautés autochtones sont automatiquement considérés comme “à risque”. Imaginez lorsqu’un entrepreneur d’origine autochtone souhaite développer son réseau de contacts dans le monde des affaires québécois…


De nombreux organismes et plusieurs ressources

Il existe des organismes qui viennent en aide aux Premières Nations et certains organismes de financement. Nous vous invitons d’abord à visiter le site officiel de Tourisme Autochtone Québec (TAQ) afin d’en apprendre davantage sur ces diverses communautés des Premières Nations. Rendez-vous au https://tourismeautochtone.com/


De votre côté, dans les dossiers que vous portez, dans vos régions, un premier bon réflexe lorsque vous cherchez des fournisseurs est d’aller voir dans ces listes disponibles sur le site dédié du Gouvernement du Canada (Affaires autochtones), dans la section Fournisseur de la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL) ou encore sur la page web de nombreux organismes tels la coop Nitaskinan qui vise à favoriser le développement socio-économique, culturel et artistique des Premières Nations. On se retrouve au www.coopnitaskinan.com

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